[Note WIP] Langue, vocabulaire et JDR : sans racisme
Ce qui suit sont des notes assemblées en mode brainstorming, non relues, non structurées, parfois de pures copiés-collés. Ce brouillon de billet est la base d'une réflexion sur la façon de nommer les "races" et les représentants féminins en JDR.
EDIT: à lire, D&D Creators Are Rethinking Race In Dungeons And Dragons (16/06/2020)
Langue inclusive et non-sexiste
Le problème de l’Homme et de ses Droits de l’Homme : Débat : « L’homme » ou « l’humain » ? La trop lente chute d’une imposture (E. Viennot, 2019) http://theconversation.com/debat-lhomme-ou-lhumain-la-trop-lente-chute-dune-imposture-109201
Conclusion, il faudrait dire humain et non homme (et sans majuscule) pour parler de l’ensemble des êtres humains ou de son espèce en général sans appuyer, sans s‘en rendre compte, la posture sexiste de l’Académie française.
Le terme humain, et ses équivalents pour les “races” des elfes, nains, orques, trolls et compagnie, aurait en outre l’avantage de ne pas porter non plus de vieilles idées racistes.
http://www.tolkiendil.com/essais/femmes/femmes-tolkien
Non raciste
http://ptgptb.fr/especes-races-culture
http://www.terres-suspendues.com/2014/03/le-racisme-en-jeu.html
https://www.reddit.com/r/DnD/comments/9ihntr/approaching_racism_in_dungeons_and_dragons/
Races in heroic fantasy http://www.indie-rpgs.com/archive/index.php?topic=4586
Ne propageons pas les biais racistes des XVII-XXe siècles sur les “bons sauvages” d’Amérique, les “peuples primitifs” d’Afrique à civiliser, le retard de développement évolutif des Homo neanderthalensis.
Ne confondons pas avancement technologique et richesse de civilisation.
Les barbares ont conquis l’Empire romain et y ont amené des cultures, certes différentes, qui ont donné les civilisations européennes ultérieures. La culture du Rêves des aborigènes d’australie s'est révélée extrêmement riche et originale une fois qu’elle fut mieux compris.
N’oublions pas non plus qu’il y a de plus en plus de preuve sur le raffinement culturel de Néanderthal (qu’on a voulu un temps nommer Homo stupidus), sur les échanges technologiques et commerciaux, mais aussi sur les accouplements fertiles entre les différentes espèces du genre Homo.
http://www.astrosurf.com/luxorion/bioastro-origine-avenir-homme14.htm
A moins que le choix ne soit fait sciemment pour traiter la thématique du racisme, comme le fait en partie Shadowrun, qui au passage, défini les espèces ou plutôt sous espèce de “métahumanité” biologiquement : Homo sapiens sapiens, Homo sapiens nobilis (elfe), Homo sapiens robustus (orque), Homo sapiens ingentis (troll), Homo sapiens pumillionis (nain)... et les variantes (gobelin, garou) comme des métahumain infecté par des virus “vampiriques”.
Recommandations
Utiliser espèce, ethnie ou nature (dans le cas où la nature d’un peuple est significativement différente, comme les trolls de Tolkien qui se transforment en pierre lors qu’exposés au soleil) plutôt que race (catégorie statistique américaine)
Pas de culture unique par espèce (ex : les elfes sindar, noldor, etc. chez Tolkien). s’inspirer de la pratique de Glorantha par exemple
Peu d’états mono-spécifiques/ethniques (Ex: Earthdawn)
En cas de métissage, citer les deux espèces d’origines (ex : humano-elfe plutôt que semi-elfe ou elfo-orque plutôt que semi-orc ou des klingono-vulcains) [et ne pas restreindre ces hybrides aux viols… ils peuvent être aussi les fruits de l’amour et de l’amitié]
Eviter les descriptions généralisante, comme les “nains détestent les elfes” ou “les elfes sont des artistes”.
Eviter aussi de donner à une espèce des traits ne tournant qu’autour de la stupidité, de la brutalité, de la férocité, des pratiques animales, que ce soit pour des gobelins ou les néandertaliens de La Guerre du feu (J-J Annaud, 1981).
Nommer les territoires et pays:
Comment c'est fait dans la réalité
http://www.slate.fr/story/159817/carte-traductions-noms-pays
https://blogs.forbes.com/duncanmadden/files/2018/03/Literal-Translation-of-Country-Names.jpg
https://www.pacha-cartographe.fr/noms-pays-monde/
Nommer les espèces et les peuples
Inos (grec)/nus (latin) : fait de, vient de, appartient à > anus/inus/enus > ain/an/in/ien/n (comme dans colo>colon)
+itas > té/ité
Nom de peuple à partir du latin “-anus” (qui vient de): homme > humain(ité), Rome>Romain, Christ>chrétien(té), latinus>Latin(ité), Trajanus>Trajan
Les humains, l’humanité, du latin Homo>humanus avec le suffixe “-anus” (qui vient de), devenu humanité avec le suffixe redoublé “-itas”.
Elfe > elfain, elfien, elfin, elfan ? Alf, Ylf, Elfen https://fr.wikipedia.org/wiki/Elfe#%C3%89tymologie_et_terminologie
Les elfènes, l’elfenité
Orque > orquain/ien/in/an ? orcneas ou orcus ou orcen ?>orco, ogre, orque, pluriel orqui (orcène ?) [les orcènes, du norrois orcneas, avec le suffixe “-ène” (“qui descend de”), l’orcénité]
Nain: nanus>nain (nain) (nanité) [les nains, du latin nanus, avec le suffixe “-anus” (qui vient de), la nanité]
Troll > trollain/ien/in(ité)(ité)/an(ité) (trollien ? trollinité ?) Trollen/trollène Jötunn/jötnar en vieux norrois [les trollènes, du vieux français trollen/drollen, avec le suffixe “-ène” (“qui descend de”), la trollénité]
Sur le modèle des afro-américains :
mi-humain mi-elfe: humano-elfe/elféno-humain ?
mi-humain mi-orque : humano-orque/orcéno-humain ?
mi-elfe mi-orque : elféno-orcène/orcéno-elfène
mi-elfe mi-nain : elféno-nain/nano-elfène ?
Mâle/femelle :
une homme, une femme
un elfe, une elfe
un naine, une naine
un orque, une orque ? orquesse ? orcène ?
un troll, une trollesse
Mais aussi :
un ogre, une ogresse
un gobelin, une gobline
un dragon, une dracène (https://www.littre.org/definition/drac%C3%A8ne)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethnonymie
C'est pourquoi les ethnonymistes séparent de plus en plus :
le gentilé politique exprimant la citoyenneté (et appelé en droit français « nationalité ») ;
les définitions linguistiques (caractérisées par le suffixe: « ...phones » : glottonyme) ;
les appellations ethno-historico-culturelles (appelées dans beaucoup de pays, notamment issus de l'ex-Yougoslavie ou de l'ex-URSS, « nationalités », par opposition à la citoyenneté).
Ainsi, on peut distinguer ;
les Français (ressortissants de la France : « gentilé ») des Francophones (locuteurs usuels de la langue française, quelle que soit leur citoyenneté : « glottonyme ») et par ailleurs des Picards, des Québecois, des Wallons, des Berrichons ou des Romands (« ethnonymes ») ;
les Finlandais (ressortissants de la Finlande : « gentilé ») des Fennophones (locuteurs usuels des langues fenniques : « glottonyme ») et par ailleurs des Finnois au sens large (« ethnonyme ») ;
les Thaïlandais (ressortissants de la Thaïlande) et les Thaïs (membre des populations de langues Thaï vivant en Chine,Vietnam,Laos, Thaïlande ou ailleurs : à la fois « glottonyme » et « ethnonyme »)
les Boliviens, Péruviens ou autres (ressortissants de la Bolivie, du Pérou et des pays voisins) des Quechuaphones (locuteurs de cette langue : glottonyme) et des Quechuas (ethnonyme).
Certains noms de pays se sont construits à partir d'ethnonymes, puis des gentilés et des glottonymes se sont construits à partir des noms de ces pays :
Hongrie à partir des Onoghoures →Hongrois (mais Magyar et Magyarok en Magyar);
Parfois le processus a intégré le suffixe land ou stan (pays) :
Thaïs →Thaïlande → Thaïlandais
Turkmènes →Turkménistan → Turkménistanais
Tadjiks →Tadjikistan → Tadjikistanais
Toutefois le langage courant confond fréquemment les gentilés, les glottonymes et les ethnonymes : Turcs par exemple désigne souvent à la fois les ressortissants de la Turquie, les locuteurs des langues turques que l'on devrait appeler turcophones et les peuples turcs au sens large.
Enfin on observe une construction atypique dans le cas du Pakistan, néologisme du milieu du XXe siècle, signifiant « pays des purs » (de l’ourdou : pâk signifiant « pur » et stân signifiant « pays », avec un i de liaison)4. Mais c’est aussi un acronyme, relaté dans le pamphlet de Choudhary Rahmat Ali Now or Never (« Maintenant ou jamais »), formé avec le nom des provinces du pays : le Pandjab, l’Afghania (actuelle province de Khyber Pakhtunkhwa), le Kashmir, l’Indus-Sind et le Baloutchistan, donnant ainsi une étymologie populaire et néanmoins hasardeuse, puisque le « Bengale oriental », appelé par la suite « Pakistan oriental » (futur Bangladesh) n’y est pas mentionné alors qu’il représentait plus de la moitié de la population du futur État lors de son indépendance en 19475.