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Tag - Jeu de rôle

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Les mouvements rôlistes

Suite à une discussion sur Casus NO sur les théories et conceptualisations rôlistiques, où l'on s'est posé une énième fois la question de la manière de désigner les jeux "traditionnels" et les jeux plus "modernes", j'ai tenté une approche "écoles, mouvements et styles" à la manière de ce qui est fait en art et littérature (romantisme, baroque, cubisme, etc.).

Voici ce que cela donne dans une optique de frise chronologique, avec les âges du jeu de rôle en élément de comparaison :

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Et voilà une autre présentation en mode tableau descriptif :

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Qu'en pensez-vous ?

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Sources :

Notule : le JDR de l'Est

Sur la Pologne, on peut lire l'intro de Magia i Miecz Magazine: The Evolution of Tabletop RPG in Poland and its Anglo-Saxon Context pour la situation au début des années 1990 au travers de l'équivalent local de Casus Belli.

Abstract : The paper analyses the evolution of tabletop RPGs in Poland through the prism of Magia i Miecz (1993–2002) – the first, and for a long time the only commercial Polish RPG magazine. This evolution is discussed by means of the “classic” Gamism-Narrativism-Simulationism model, and with reference to the history of RPGs in the English-speaking world. Even though they reached Poland 20 years after their birth, when simulationism and diceless storytelling were well-known abroad, Magia i Miecz did not import all playing styles at once. Instead, Polish RPGs went through the same developmental stages as in the USA: from gamism, across simulationism and narrativism, to diceless storytelling to dice-friendly storytelling and New Style / indie


Et sur la Russie (plutôt le GN):

    Russian history: LARP has been played in Russia since at least the 1980s. The Russian word for LARP translates simply as "role-playing", since tabletop RPGs were unknown in Russia at the time LARP was invented or introduced there. Russian live role-playing is often practised under the banner of "Tolkienism" or Tolkien fandom, though it is definitely no longer confined to Tolkien or fantasy only. Regional traditions vary greatly in their history and practice, though the now defunct Soviet "Young Pioneers" organisation and the networks between former members seems to have played some role in spreading and coordinating the idea of live role-playing. Much more involvement is usually attributed to SF fandom clubs, which flourished in Russia in that period.Earliest documented mentions of LARP-like activities in Russia relate to the yearly memorial reenactment of the Battle of Borodino, where military history clubs, not satisfied with reenacting this battle only, tried various other takes on the subject—the first recorded one, in 1988, being the people dressing up as soldiers of Red Army. According to witness reports, in 1989 Tolkien fans came to the Borodino reenactment in fantasy costumes, which jumpstarted the movement and led to the first recorded large-scale LARP in Russia, the National Hobbit Games, which ran in August 1990 near river Mana in the vicinity of Krasnoyarsk. Since then, such events occur yearly and the tradition became very widely developed.Russia probably has the biggest and most varied LARP-scene in the world, with a wide range of genres and playstyles. By now, the number of players is estimated to be somewhere between 50000 and 100000. The biggest plays number more than 1000 players, but many smaller plays (50-200 participants) are also common.
Source :  Wikipedia

Benjamin Kouppi précise que la scène LARP, ambiance médiévaliste où on porte les coups, est beaucoup plus importante en Russie que la scène "sur table". C'est très vieux là-bas, ça existait déjà au temps de l'URSS, dans les années 1980, dans le Club des Amateurs de Fantastiques et le Club des Chansons faites maisons. Il y a déjà des GN à partir de 1986.

Toujours selon lui, il y a peu de jeux originaux russes. D&D a été distribué en URSS dans les années 1980, sous une forme légèrement altérée (copycat à petit tirage, dans les eaux des 10 000).

Par contre, il y a un fort mouvement de traduction, notamment chez l'éditeur Studio 101: Coriolis, Night Witches (sous le titre Ночные ведьмы), etc. Globalement, il y a très peu de JDR sujr table en Russie. On pourrait citer, parmi les anciens (fin des années 1990-début des années 2000), Carrefour des mondes (occulte contemporain) et un jeu historico-fantastique avec une relecture de la conquête de l'Asie centrale, ainsi qu'une petite production indé qui a émergé récemment (avec des jeux narratifs comme le Dieu-miroir, ou Maintenant je n'oublierai plus, qui est un jeu sans MJ , et même des trucs visiblement à portée plus grande comme Monstroboy). Il y a même un peu d'OSR avec Ziggourat de la Terreur.

« C’est pas du JDR », ou le continuum du rôle

En creusant la piste de la tradition danoise de scénarios, je suis tombé sur un article de Lizzie Stark (Freeform for Noobs) expliquant ce qu’était le freeform, qui peut définir cette tradition.

Au-delà de l’exposition intéressante de la polysémie de ce terme, elle introduit une notion qui a fait résonner plusieurs de mes interrogations sur les multiples formes du jeu de rôle (JDR sur table, GN, forum RP, cosplay…) et sur la volonté cartésienne des Français de tout mettre dans des boîtes, et donc d’exclure mutuellement les objets qui ne peuvent, ne doivent entrer dans plusieurs boîtes, où la rengaine « non, ça c’est pas du JDR » au sujet des storygames, du mouvement Jeepform, etc.

Cette notion qui lui a été soufflée par Juhana Pettersson (dont j’avais cherché en vain les ateliers de son GN adaptables à Monsterhearts) : le continuum « JDR sur table »-GN. Ainsi, il montre que le freeform est toute la zone poreuse entre ces deux pôles.

Tout de suite, il m’a paru logique d’étendre la notion sur un spectre plus large (des jeux de plateau au théâtre d’impro) et d’y inclure les storygames, qui se trouvent dans la même position que le freeform, à savoir une continuité poreuse s’étendant des jeux de plateau narratifs type Il était une fois… au freeform et englobant les JDR.

Voici ce que cela donne :

 

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Qu’en pensez-vous ?

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Ajout de décembre 2018 : On pourrait compléter ce schéma en y incluant le happening, cette performance artistique qui exige une participation active du public, faisant de ceux-ci des acteurs avec leur part d'improvisation -ce qui les rapproches des personnages-joueurs du jeu de rôle- en le plaçant entre le grandeur nature et le cosplay.

Le BDSM aurait aussi sa place, au même niveau que le grandeur nature, puisque qu'il s'agit d'un jeu de rôle entre (généralement) deux personnes et sans public. D'ailleurs, certains outils de GN et de JDR, comme les safe words et les cartes de sécurité émotionnelle, s'inspire du BDSM.