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Tag - RPGaDay2018

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#RPGaDay2018 n°8 : comment attirer plus de joueurs vers le jeu de rôle ?

Cela fait un moment que je réfléchis à la question, même si c’est sans passer à l’action. Plusieurs angles me paraissent importants pour faire venir de nouveaux joueurs, ou faire revenir d’anciens rôlistes :
Pour toucher de nouveaux joueurs, sortir des sentiers battus (médiéval fantastique, univers geek, voyage du héros, combat, etc.) et développer de nouveaux thèmes me semble utile. Si les polars, les comédies romantiques ou le sport ont tant de succès dans les romans, à la TV ou dans le jeu vidéo, pourquoi ne pas investir aussi ces domaines ? Il y a quelques initiatives, mais elles sont encore rares : Magistrats & manigances (genre du policier historique chinois), Breaking the ice (romance), World Wide Wrestling (catch).

Un autre moyen est peut-être de décloisonner le jeu de rôle sur table et établir des passerelles avec les autres membres de la famille du JDR (grandeur nature, wargame, RPG vidéo, etc.), mais aussi avec le jeu de plateau qui se développe formidablement en ce moment. On voit d’ailleurs des mécanismes du JDR adoptés par ces jeux : principe de coopération (Pandémie), de jeu asymétrique avec parfois une sorte de meneur de jeu (Descent, Mysterium), univers D&Desque (Descent, Welcome to the dungeon), mode campagne (Gloomhaven) et création de scénario et de personnages (Zombicide).

On peut même aller plus loin et injecter le JDR dans des domaines qui semblent très éloignés, mais qui permettraient de toucher un tout nouveau public. C'est le cas par exemple avec Baltic warriors qui mêlent GN viking et campagne de sensibilisation sur l'environnement de la Mer baltique ou du théâtre vivant dans des festivals non rôlistes.

En outre, pour réveiller les “rôlistes zombies”* qui ont abandonné un loisir devenu incompatible avec leur vie (vie familiale, professionnelle, manque de temps pour préparer, pour jouer, manque de joueurs), l’innovation en matière de format est crucial. Le  jeu en one shot mono-partie en moins de deux heures, voire de moins d’une heure, est beaucoup plus accessible que la campagne au long cours de 12 mois et plus avec des parties de 6-8 heures. Le JDR sans MJ et/ou sans préparation résout le problème de l’absence de ce rôle ou du refus de son engagement considéré comme trop important.

Une autre solution me semblait être l’utilisation de licences bien connues du grand public, mais outre leur problèmes économiques pour un si petit secteur, les exemples d’adaptation d’univers de bande dessinée, de film ou de jeu vidéo en jeu de rôle n’ont semble-t-il pas connu de réel succès.

Enfin, une porte d’entrée majeure paraît être le jeu dématérialisé par table virtuelle, qui rassemble facilement néo-rôlistes et rôlistes zombies, et la diffusion vidéo de parties, en live ou non, à destination principale des joueurs ou d’un public, comme Aventures de Mahyar.

 

*Rôlistes zombies :  personne ayant pratiqué le jeu de rôle sur table dans sa vie mais l’ayant abandonné depuis, plus ou moins complètement (lecture de jeu, pratique sous forme d’autres médias possibles), voire ayant pratiqué un autre membre de la famille JDR (RPG vidéo, grandeur nature, storygame, wargame fantastiques, etc.).

#RPGaDay2018 n°7 : comment un MJ peut-il rendre les enjeux plus importants ?

Comment rendre les enjeux plus importants ? D’abord en s’assurant que les enjeux sont bien réels.

Pour cela, peut-être la première chose à faire est de rappeler et clarifier ces enjeux. Vous rappelez-vous des enjeux de la dernière séance ? Quels sont-ils ? Toi, joueur qui veut faire une action, que veux-tu exactement ? J'ai vu trop de fois où la reprise trop rapide d'une aventure s'est conclue sur un fiasco car les PJ avaient oublié la portée de ce qu'il se passait, et d'autres fois où, pris par le rythme, des PJ fonçaient tête baisser dans savoir où ni pourquoi, ou avaient tout simplement mal compris le contexte (comment ça, le trou fait 30 m de fond ?!? C’est pas un trou, ça, c’est un précipice, évidement que je ne tentais pas de sauter !?!).

Ensuite, il est important d’exposer les conséquences de ces enjeux, quitte à faire un peu de méta jeu : Tu veux tuer le fils du PDG de MégaCorp ? Sais-tu ce qui se passera si tu y parviens ? Faisons un peu de géopolitique fiction en partant des cette hypothèse. Est-ce bien ce que tu souhaites au final ?

Conséquence logique : jouer les conséquences, sans les minimiser, que ce soit dans leurs effets (Non, la mort du fils du PDG ne se fait pas sans faire de vagues) ou dans leur “traitement médiatique” (OK, une guerre a été déclenchée au Moyen Orient, en quoi cela se rappelle régulièrement au bon souvenir des PJ ? Une accusation de crimes de guerre peut-être ? Un civil qui les traque pour se venger ? Des restrictions sur l’usage des armes dans leur pays, tout simplement ?).

Pour cela, l’outil des échelles des jeux donne de bonnes inspirations.

Une autre façon est de rendre les choses personnelles, en les reliant au background des personnages, à leurs motivations. Ok, tu veux tuer le fils du PDG. En préparant ton coup, tu découvres qu’il s’agit d’un très bon ami du père de PJ n°2 (relations du BG de PJ n°2) et qu’il finance la recherche contre la maladie orpheline dont souffre PJ n°3 (faille du PJ n°3). Mais oui, tu avais raison, c'est bien lui qui a donné l’ordre de sabotage dans lequel ton grand-frère a perdu la vie (motivation PJ n°1: vengeance). Que fais-tu ?

RPGaDay2018 n°5 : 5. PNJ récurrent favoris ou thème préféré de personnage ?


Même réponse que pour le défi n°4 sur le PNJ le plus mémorable : aucun.

Je vais donc m’attaquer au défi alternatif :

Quelle est votre thème préféré de personnage ?

Je n’ai pas un thème de perso favori au sens ou certains jouent toujours, quelque soit le jeu et l’univers, un ninja ou un paladin.

Par opposition, il y a des types de personnage qui m’intéressent très peu : le magicien, le clerc à la D&D (mais jouer un religieux dans un autre type d’univers, oui), le voleur.

Le combattant m’intéresse peu aussi, sauf pour intégrer des univers ou des jeux qui me semblent difficiles et pour lesquels je préfère un perso aux actions typées et assez basiques : taper, résister. Ou alors pour un one shot défouloir.

Pour le reste, j’aime trop tester des concepts de personnages différents, parfois bizarres ou complexes, pour me fixer sur un thème particulier. Toutefois, quand je regarde mes persos des dernières années, je constate des similarités : des perso plutôt faibles physiquement mais socialement doués, avec souvent des positions d’autorité. On peut parler de Sarah Corlane, mon aventurière de salon à Deadlands East Coast, de Varsil Vörösmarty de Vörösmarty mon Libre-Marchand à Rogue Trader, de Mérovär de Sollarack, mon ex-sénateur en fuite à Star wars, de Matteo Da Ponte, mon chirurgien-barbier et aumônier jésuite, de Hedwige von Kölsa ma prostituée qui usurpe une position de chef mercenaire à Warhammer, etc.

#RPGaDay2018 n°2 : la première chose que je cherche dans un JDR

Le système, et plus précisément certaines règles

En tant qu’acheteur, donc MJ, je recherche des réponses à mes problèmes de conception ou de maîtrise : Comment mener du super-héros ? Comment jouer une compagnie de mercenaires entière ? Comment émuler le roman que j’ai lu ? Comment faire des courses-poursuites haletantes ?

Un énième jeu “avec plein de possibilités” et un “univers très riche et original” ne m’intéresse absolument pas, voire me rebute. Mais j’ai acheté Night’s Black Agents après avoir appris que le jeu mettait en place un game play pour lutter contre une conspiration, ce que j’avais du mal à concevoir et gérer, comme MJ ou comme PJ.

Un concept de jeu

En tant que personnage-joueur, je cherche des concepts de jeu : jouer avec les autres PJ une famille de Hutt à Star wars, jouer un spectre, jouer la folie, jouer une maison noble, etc.

Je cherche aussi des angles de jeu clairs dans un univers (jouer un résistant, jouer un seigneur), un système qui tient la promesse de jeu (contre-exemple : un jeu de batailles spatiales nerveuses avec un système lourdingue au possible), ou encore un univers dans lequel je puisse facilement me plonger (que ce soit par la familiarité d’une fiction comme Freak’s Squeele RPG ou des outils telle une liste de paradigmes fondamentaux comme dans les jeux “powered by the Apocalypse”).

Ce n'est qu’après que je m’intéresse à l’univers du jeu, au reste des règles, à la feuille de personnage, à la construction des personnages, à l’immersion, aux scénarios, aux accessoires, aux suppléments.

#RPGaDay2018 n°1 : Ce que j'aime à propos des JdRs

Si je me place par rapport à ce que je peux trouver dans ce qui n'est pas du jeu de rôle, je peux dire que ce qui me plait dans cette activité dans son ensemble.


Tout d’abord, les jeux de rôles sont des jeux où il n’y a pas de perdant, ce qui est la première raison qui m’a amené à me plonger dans ces jeux. En effet, je suis un horrible mauvais perdant, je le sais, je ne peux m’en empêcher et j’ai horreur d’infliger ce spectacle à mes amis. Ma stratégie était alors : ne jouer qu’à des jeux où je suis sûr de gagner ou ne pas jouer. J’étais conscient que ce n’était pas idéal, loin de là, mais c’était alors ma seule solution.

Quand j’ai découvert le jeu de rôle à l’âge de 13 ans, ce fut une libération : je pouvais jouer à des jeux, ce que j’adorais, et être sûr de ne pas perdre. Il y aurait eu à cette époque des jeux coopératifs (qui furent pour moi une autre révolution dans les années 2000), peut-être que je n’aurais jamais pratiqué le JDR avec tant de passion.

Car ce que je cherchais dans les jeux de sociétés, comme ce que je cherche dans les “jeux sportifs”, ce n'est pas la confrontation aux autres (ou à soi-même), la compétition, la recherche de la gagne, mais la sociabilité ainsi que la capacité à voyager dans des mondes imaginaires à travers des histoires. Bref, ce sont les valeurs que l’on retrouvait dans les jeux traditionnels plutôt que dans les jeux modernes (apparus à partir du XIXe siècle) -et le sport- qui m'intéressent, à savoir la sociabilisation de la pratique, la primauté de la situation sur la règle, la temporalité festive, la convivialité, le ludisme, etc.


L’autre fascination qu’exerce sur moi le JDR est liée à cette capacité à vivre des histoires, à vivres dans des mondes fantasmés ou des fictions passionnantes. En tant qu’explorateur acharné des mondes de l’imaginaire (ou tout simplement de l’histoire romanesque) à travers la bande dessinée, les romans, les animes, les films, les séries ou tout simplement mon imagination, je rêvais de vivre à la place des héros de ces fictions, de parcourir l’espace intersidéral, d’explorer des temples aztèques, de dévaliser des trains d’or, de parcourir les sept mers ou la route de la soie.

Et voilà que je découvre le jeu de rôle Star wars et que je peux enfin vivre, non, plus activement, agir dans cette lointaine galaxie il y a très, très longtemps. Wow ! J’ai été mordu de suite, et je me suis empressé d’acheter le JDR des Terres du milieu lorsque je l’ai vu, peu de temps après avoir dévoré Bilbo le Hobbit et le Seigneur des anneaux.


Peu à peu, au fur et à mesure que je comprends comment je fonctionne, quels sont mes goûts, je redéfinis les domaines du JDR qui me plaisent véritablement, et je réalise pourquoi, plus que je ne le croyais, le jeu de rôle est fait pour moi.


Cela nourrit par exemple l’écrivain frustré qui est en moi. Je n’ai pas la patience d’écrire un roman, mais je peux faire quelque chose de proche qui comble cette envie : créer un récit, une histoire, que ce soit avant de jouer (si jamais c'est joué...) lors de la création d’un scénario, d’une campagne, d’un univers de bac à sable, ou bien après la partie la partie sous la forme d’un compte-rendu, du récit du point de vue de mon personnage ou d’un narrateur-MJ.

C’est ainsi que j’ai créé plusieurs blogs de campagne sur mes aventures dans les mondes futuristes de Star wars et Shadowrun, les mondes fantastiques d’Earthdawn, de Warhammer, d’un Japon fantasmé ou d’un XVIIe siècle ésotérique


Le jeu de rôle me permet aussi d’exprimer certains aspects de ma personnalité comme le fait d’agir pour un groupe et non pour ma pomme (le groupe de PJ, une compagnie de mercenaires, un équipage de vaisseau spatial, etc.), pour une cause supérieure (qui peut être de rétablir la République comme de protéger une ville), le jeu pour le jeu et non pour la performance, etc. C’est aussi un moyen d’expérimenter ou d’approfondir des comportements, des relations sociales et des thèmes qui ne me sont pas familiers : jouer un enfant, jouer une femme dans une société patriarcale, jouer un homosexuel dans une société dynastique, jouer la relation mentor-disciple ou garde du corps-protégé, jouer avec la religion, jouer un méchant, etc.


Le jeu de rôle est aussi un fil directeur qui m’aiguille hors des sentiers battus, dans des domaines que je ne soupçonne pas : l’Histoire (la guerre des ondes, le mercenariat à la Renaissance, etc.), la religion, la littérature (les genre du steampunk, du super-héros, du cyberpunk, du cape et d’épée, etc.), la culture, les sciences sociales, etc.


C’est enfin mon moyen de s’amuser avec les copains, de vivre des moments intenses, de vibrer au diapason avec eux et d’entretenir le lien depuis plus de 20 ans.