Je rebondis sur ce post de Yusei (le gras est de moi) :

Yusei a écrit : sam. avr. 24, 2021 9:39 am
Tellus a écrit : sam. avr. 24, 2021 9:12 am Y'a d'autres domaines où le milieu du jdr mériterait un bon gros coup de remise en question
L'un n'empêche pas l'autre, hein :)
En ce moment je mène les Masques de Nyarlathotep, et c'est tout aussi intéressant d'essayer de sortir les noirs de leur rôle de sauvage cultiste que de remplacer les scènes du type "si l'investigateur kidnappé est une femme, alors elle est violée et tombe enceinte d'un démon".

(Il paraît que les éditions récentes ont corrigé des problèmes de ce type, mais apparemment pas tous, dans ma version)
Le JDR reproduit hélas certains biais qui peuvent nous gêner : racisme, sexisme, validisme, etc.Je voudrais constituer ici une sorte de répertoire de techniques, de méthodes, d’astuces, de “gestes” qui visent à lutter contre ces -ismes et à créer des univers, des jeux, des scénarios, des scènes, des personnages plus tolérants, plus inclusifs, moins chargés par ces biais.

 Je commence :

 “Un sein, une couille”(Le Grümph) : en illustration (image comme récit), mettre systématiquement autant de femmes que d’hommes dans les postures nues et dans les postures sexualisées, s’il y en a. Encore mieux : ajouter une pincée d’autres sexes, d’autres genres.
 Femmes de pouvoir = Homme de pouvoir : mettre parmi les PNJ autant de femmes que d’hommes à des positions de pouvoir équivalentes.
Ex: une religion avec un pape, une autre avec une papesse, ou une religion avec un duo pape-papesse (ou un hermaphrodite comme dans l'Incal).

Le sexe du bébé, c’est pile ou face : quand je prépare un scénario ou quand j'en crée un, je tire à pile ou face pour savoir si le PNJ que j'ai créé est féminin ou masculin.


 Femmes de petite vertu = Hommes de petite vertu: mettre parmi les PNJ autant de femmes que d’hommes à des positions dans des situations de travailleurs du sexe ou de débauche équivalentes.
Ex: décrire un bordel rempli de prostitués femmes et hommes ;  décrire une scénette où les PJ rencontre un homme la bite bandée à l’air “pour gagner une faveur”.

 Inverser les rôles : une fois que l’on a créer/lu un scénario, intervertir les genres de tous les PNJ pour détecter des “comportements bizarres” à corriger.
Ex: inversion de Batman et Catwoman dans un jeu vidéo
Image


 Tout est fictif, aucune “réalité historique” à reproduire : Puisque la plupart du temps nous jouons dans des univers au moins en partie imaginaire et fictif, pourquoi reproduire ce que l’on croit être des réalités historiques (et qui parfois sont tout simplement faux) sur la place des femmes, des ethnies, des religions, du couple et de la famille, des classes sociales, etc.
 Exemple n°1 : dans la série animé Le Prince des dragons où l’on retrouve un univers med-fan avec magie, elfes et dragons, l’on trouve aussi une société multiraciale et “multisexuelle”/”multigenre” à tous les niveaux de la société (le roi est noir, il y a des chevaleresses et tout le monde trouve ça normal, un couple royal est constitué de deux femmes qui s’embrassent devant leur sujets, etc.), les dynasties sont basées sur une autre vision de la famille (à l’extinction d’une dynastie, un nouveau dynaste est choisi parmi des orphelins).
Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Prince_des_dragons
Exemple n°2 : dans la série d’inspiration historique La Chronique des Bridgerton mais qui retse une oeuvre de fiction, “contrairement à la série de romans, La Chronique des Bridgerton se déroule dans une ère derégence anglaise racialement intégrée, où les gens de couleur sont membres de la société traité sansdiscrimination raciale, et certains sont d'ailleurs en possession detitres de noblesse accordés par le souverain. Le créateurChris Van Dusen(en) a été inspiré par un débat historique sur la reineCharlotte de Mecklembourg-Strelitz de possible origineafricaine.” (https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chronique_des_Bridgerton)

 Syndrome de la Schtroumpfette, ou la femme qui cache la foule d’hommes :  phénomène où la présence d’un PNJ, généralement stéréotypée, peut servir d’alibi à une distribution strictement masculine. L’application du test de Bechdelpermet d’éviter ce syndrome : si le scénario vérifie les trois critères ci-dessous, le test est réussi. Si ce n'est pas le cas, cela peut indiquer que le scénario est centré sur des figures masculines.
Les trois critères :
  1. Il doit y avoir au moins deux femmes nommées (nom/prénom) dans l’œuvre ;
  2. qui parlent ensemble ;
  3. et qui parlent de quelque chose qui est sans rapport avec un homme.
Ex: LE PNJ de la reine/princesse (Léïa)/de la sorcière.
Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_la_Schtroumpfette ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Test_de_Bechdel 

 Futur occidental ? : Très souvent, les univers de SF sont de culture occidentale : des personnes blanches, des valeurs occidentales, des noms (de personnages, de vaisseaux) occidentaux (voire anglo-saxon). Il peut-être intéressant de prendre parti pris d’une révolution technologique, d’une colonisation spatiale qui aurait sa source hors d’Occident.
 Exemple n°1 : le cyberpunk nigérian de Lagos dans Métapole pour The Sprawl, cf.
http://www.legrog.org/jeux/sprawl/metapole-frExemple n°2 : Firefly, où les vaisseaux spatiaux, les stations, etc. portent des noms chinois.
Exemple n°3, tiré du fil inspi linguistique :
Qui Revient de Loin a écrit : mer. août 02, 2017 8:56 am *La réflexion d'un ami excédé de ne voir que des noms de vaisseaux et d'individus en anglais ou à la rigueur en allemand dans la SF, à la notable exception de Firefly (chinois) et du récent The Expanse (hollandais ?) -non diffusé à l'époque- et de mon choix d'utiliser le hongrois dans une campagne de Rogue Trader pour les noms, prénoms et vaisseaux de la dynastie de mon Libre-Marchand, choix qui n'a rencontré que l'énervement des autres joueurs pour les difficultés de prononciation (ou du moins son caractère inhabituel): Varzil "Varza" Vörösmarty de Vörösmarty, Erzsébet "Erzsi" Vörösmarty de Vörösmarty, Vörösmarty de Soros, Vörösmarty de Cziffra, Vörösmarty de Szekeres, Vörösmarty de Korda, Vörösmarty de Pandy, Vörösmarty de Farkas, navires Erinnüszök (La Furie), Apoteózis et Megbízhatóság (Le Dévouement) dit "Megbizka". cf. http://qui.revient.de.loin.blog.free.fr/index.php?post/2013/La-Dynastie-des-V%C3%B6r%C3%B6smarty-de-V%C3%B6r%C3%B6smarty-%5BRogue-Trader%5D

Pour une jambe de bois de plus : J'essaie d'inclure dans mes PNJ un personnage invalide, qui n'est pas une victime mais un survivant, qui est soit un personnage puissant, soit un PNJ utile aux PJ/central de l'intrigue.
Exemple : le PNJ "ancien combattant" de mon scénario Un Nuage Menaçant du tome 2 des 40 ans du JDR (j'en dis pas plus pour pas spoiler). http://www.legrog.org/jeux/compilations ... 84-1993-fr


Et vous, quels techniques, méthodes, outils connaissez-vous ou utilisez-vous pour créer du matériel de JDR avec une plus faible dose d'-ismes ?