1. le droit de ne pas jouer (au sens de ne pas faire jouer un jeu en particulier, de prendre une année sabbatique, d’annuler une partie en tant que MJ)
  2. le droit de sauter des pages dans les livres de jeu, dans les scénarios, de faire des ellipses dans l’histoire (même les PJ devrait pouvoir demander à faire des ellipses)
  3. le droit de ne pas finir un livre de jeu ou de ne pas finir une campagne
  4. le droit de refaire le même scénario, de refaire le même personnage
  5. le droit de jouer n’importe quoi (type de personnage), à n’importe quoi (genre du jeu), ou n’importe comment (avec ou sans MJ, avec 1 ou plein de PJ, en 45 minutes ou en 10 h, etc.)
  6. le droit à l’immersion, quelque soit ses formes (bleed, flow, etc.)
  7. le droit de jouer n’importe où (chez soi, en club, en convention, sur la plage, dans un bar…)
  8. le droit de grappiller dans les livres de jeu, dans le canon/l’Histoire, de ne venir qu’à des bouts de campagne (exemple de l’approche de Mordiou vis-à-vis du jeu historique, joueur guest star, etc.)
  9. le droit de jouer à vive voix, de mimer ses actions, de se déguiser
  10. le droit de se taire et de profiter de l’histoire et du jeu des autres (Oui à prendre du recul pendant une partie, mais quid du fait d’être toujours en retrait ? Et quand bien même, si le joueur prend son pied comme ça et qu’il ne gène pas la partie ?)
  11. mais aussi le droit de faire autre chose en jouant (bouquiner BD et livre de jeu, consulter son téléphone, etc.)
  12. le droit de faire des pauses (pendant la partie, pendant la campagne, de sa fonction de MJ, etc.)
  13. le droit de devenir MJ ou de passer PJ
  14. le droit de rédiger un journal de campagne, un scénario, un jeu
  15. le droit de critiquer un jeu, une partie, une campagne, un PJ ou un MJ
  16. le droit de ne pas commencer par le début (début in media res, récit antichronologique, flashback et flashforward, etc.)
  17. le droit de s'endormir
Mais aussi, après échanges avec la communauté de Casus No :
  1. Le droit d'interrompre la partie, de quitter la table en court de partie, de quitter la campagne (notamment pour sortir d'une situation de malaise, pour régler un problème entre participant, pour gérer des problèmes IRL, parce que l'on a réalisé que cela ne nous convenait pas).
  2. Le droit de ne pas prendre le jeu au sérieux.
  3. Le droit de prendre le jeu très au sérieux.
  4. Le droit de modifier et de mélanger les règles et les univers de différents jeux.
  5. le droit de reprendre le MJ sur un point de règle, le droit de demander le respect de la règle
  6. le droit de ne pas suivre la trame principale prévue
  7. le droit d'échouer
  8. le droit de ne pas faire de calculs
  9. le droit de ne pas prendre de notes
  10. Le droit au MJ d’annoncer qu’il ne fait pas garderie
  11. le droit d’être traité avec respect, courtoisie et inclusion
  12. Le droit de rembobiner (parce que vous avez foiré une scène ou dit une bêtise, que ce n'était pas assez intense, etc.).


Pour moi non plus, il ne s'agit bien évidement pas de justifier des gros c... égocentriques :P, tout comme commencer un livre par la fin ne signifie pas que l'on peut spoiler les autres et s'attendre à ce qu'ils gardent le sourire et restent aimables ;)

Pour donner un peu de contexte sur les droits du lecteur de Pennac. En bref, dans un contexte d'obligation (ce qui n'est pas notre cas, mais il y a tout de même un peu de dogme en action aux différentes tables), il propose de désacraliser la lecture pour permettre plus facilement la lecture à des personnes qui aimeraient sans doute lire, si cela leur était proposé différemment.

L'idée est donc de montrer que "ce n'est pas sale", et donc d'accepter que des joueurs, y compris soi-même, puissent avoir envie de jouer autrement sans avoir à se justifier ou à s'autocensurer et puisse venir/revenir au JDR plus facilement. Et donc d'arrêter d'interdire par dogmatisme, "parce qu'un bon joueur ne xxxx pas", sans se poser de question. Si un joueur veut toujours jouer un paladin dans tous les jeux et les univers et que cela ne dérange pas les autres, pourquoi pas ? Si un MJ n'en peut plus d'une campagne et décide d'y mettre un point d’arrêt, doit-il culpabiliser ? Jouer dans une période historique doit-il nécessairement impliquer une érudition et un respect scrupuleux de ladite période ?

A mon sens, la question des devoirs des joueurs est déjà assez présente dans la communauté rôlistique, avec les débats sur le contrat social, les gros lourds en convention, les "bon MJ", etc. et donc il n'est pas forcément nécessaire, dans le cadre de ce fil, de s'y attarder trop.
Surtout que souvent certains devoirs brandis me paraissent parfois plus dogmatiques qu'autre chose. La concentration sur la partie par exemple : on ne peut être concentré à 100% sur une chose 100% du temps (comme l'a montré d'ailleurs Olivier Caïra lors de la 2e conférence rôliste dans sa « défense des rôlistes somnolents »).

Ces droits ne doivent pas être des revendications à brandir à tout bout de champ, mais des libertés à prendre en compte dans un coin de sa tête, des reconnaissances de la différence des autres joueurs sans assumer qu'il y ait forcément une volonté de nuire. Et je parle bien de droits à appliquer dans le contexte d'un contrat social (pour peu qu'il soit discuté et qu'on annonce pas de manière perpendiculaire "Pas de téléphone") ou en cas de crise. Enfin, faire appel à ce droit n'exempte pas de le faire de manière courtoise


Des droits inspirés des droits du lecteur de Pennac :


Billet initialement publié en août 2017.